Les textes qui composent
Musiques de la révolte maudite sont issus d'une
expérience où entrent en jeu la transe, l'extase,
le désespoir et la rage.
Que la musique se révèle moyen d'exploration de lieux
et de temps inconnus n'est pas le moins troublant. L'onde sait
quelque chose. L'onde est un moyen de connaissance d'un monde que,
le plus souvent, nous ne faisons qu'effleurer.
Passé un certain point, l'expérience de l'intense
est celle du sacré, et en ceci la musique est un foyer sacrigène
dans une civilisation sacricide. C'est pourquoi elle est la cible
de tant d'aérosols normalisants et aseptisants, c'est pourquoi
tant de musiques sauvages sont arrachées ou asséchées
comme les herbes qui sortent du bitume (en premier lieu la musique
des squats sacrifiés, en premier lieu tout ce qui est hardcore,
c'est-à-dire irréconciliable et inconsolable).
Sans la révolte, que serait la musique ?
Mathias Richard publie ici son premier livre.
En 2000, sous le titre "Du death metal aux musiques nouvelles",
la revue Peace Warriors publiait cinq de ses textes avec l'exergue
suivant : " Du point de vue d'une communauté invisible,
il semble crucial d'essayer de rendre justice à ce qui a
parfois le plus compté pour certaines personnes, dans les
années 1990. Les groupes ici mentionnés sont essentiellement
noise, death ou hardcore, il importe de définir leur singularité
au-delà de ces étiquettes. "
Musiques de la révolte maudite explore un large champ
de musiques obsessionnellement écoutées, remémorées,
évoquées : Deity Guns, Cannibal Corpse, Headache,
Shatter the Myth, Corrupted, mais aussi Noir Désir, Run-D.M.C.,
Natsat, Ulan Bator, Nine Inch Nails, Mercury Rev, Captain Beefheart,
Andy's Car Crash, Hocico, Gate, Malicorne, Sun Plexus…
L'onde sonore se révèle source de visions, moyen d'exploration
et de connaissance.
Musiques de la révolte maudite n'est pas un ouvrage sur
la musique, mais sous la musique, tracé sous son
empire.
« Mathias Richard nous fait part d'une révolte transmuée
en véritable état de grâce. Jusque dans la lecture
du texte, il y a quelque chose de physique, c'est la fièvre
d'un passionné hors pair qui met en jeu non seulement la
musique, mais tout ce qu'elle peut accrocher au passage. »
(Marie Daubert, in Magic ! n°52, à propos de «
Gate et Malicorne »). |