AL
: Je vous ai amené un livre qui s’appelle CREVARD
; c’est sous-titré [baise-sollers] –on sent
qu’il a hésité avec « best-zeller »,
et avec « Pèse-Nerfs »… Bref. C’est
un monsieur très rigolo, il s’appelle Thierry Théolier,
son frère avait déjà écrit il y a
quelques années un livre qui avait eu un certain succès
critique, Résidence. Il a fondé un truc, c’est
le Syndicat de la Hype. La hype ? bien sûr on est parisiens,
on sait tous ce que c’est, c’est être branché,
c’est être chic, être dans le truc… En
fait le SDH, leur théorie de base, c’est aller casser
cette ambiance-là. C’est aller casser, s’incruster
dans les fêtes, dans les inaugurations d’art contemporain,
éventuellement mettre le bordel, mais c’est surtout
critiquer, violemment, de façon entre l’anar et l’iconoclaste
fou, tout ce petit monde, toutes ces façons d’être,
ces postures…
GD : En fait, c’est la hype de la hype, hein ! C’est
la hype au carré !
AL : C’est les casseurs. Alors c’est un refus de la
littérature, de l’art, et en même temps, finalement,
par un miracle que nous connaissons, ça devient de la littérature.
C’est tout à fait étonnant. Il balance sur
tout le monde, c’est très drôle –moi
ça m’a beaucoup fait rire-, il y a une invention
au niveau de la langue –assez inhabituelle, c’est
très rare que l’on lise des trucs comme ça.
Alors j’imagine que ça va beaucoup choquer : il invente
des mots, il y a des mots en anglais comme ça, c’est
très tressé, très « post-moderne »
comme genre quoi ! Alors c’est vraiment un petit OVNI, parce
qu’on le trouve pas dans le circuit habituel, faut le commander
chez son libraire ou sur le site de ce tout jeune éditeur
qui s’appelle Caméras Animales. Vraiment quelque
chose de très original. CREVARD.
Transcription de l’intervention d’Agnès Léglise
à propos de CREVARD dans l’émission Campus
(10/11/05)